Une personne
est atteinte de démence toutes les trois minutes au Royaume-Uni. Or, selon une
étude de l’université d’Exeter, il est possible de diminuer très nettement les
risques de développer la maladie d’Alzheimer ! Il suffit d’adopter certaines
bonnes habitudes en vivant sainement.
C’est une étude
porteuse d’espoir pour la communauté scientifique.
Une étude à
grande échelle
L'étude,
publiée dans le "Journal of the American Medical Association" (JAMA)
et présentée à la "Conférence 2019 de l’Association Internationale d’Alzheimer
à Los Angeles, est révolutionnaire. En examinant les données de 196 383
adultes, âgés de 60ansetplus et
d'origine européenne (de la UK Biobank), les scientifiques ont identifié
1 769 cas de démence. La période de suivi a duré 8
ans.
Chaque
participant a été classé selon qu’il présentait un risque génétique élevé,
moyen ou faible de démence. Après avoir analysé les données
précédemment publiées, les chercheurs ont repéré tous les facteurs de risques génétiques connus pour
la maladie d’Alzheimer. Chacun de ces facteurs a été pondéré en
fonction "de la force de son association avec la maladie
d’Alzheimer".
L’impact du
mode de vie sur la démence
Afin
d’étudier l’impact du mode de vie sur les risques de démence, les participants ont
été une nouvelle fois regroupés dans des "cases". Trois
catégories ont été créées (favorables, intermédiaires et défavorables) en
fonction de 4 critères : l’activité physique, la consommation de tabac,
celle d’alcool et le régime alimentaire.
À titre d’exemple,
pour les chercheurs, une personne ayant un mode de vie "sain"
a une alimentation dite "équilibrée" composée de trois fruits
et légumes par jour. Cette personne se limite quotidiennement à une pinte de bière. Deux fois par semaine,
elle mange du poisson. Elle ne consomme que très rarement de la viande
transformée. En plus de cette alimentation très "healthy",
elle ne fume pas (au moment de l’étude) et fait du vélo à un rythme
normal à raison de deux heures et demie par semaine.
A l’inverse,
une personne classée dans la catégorie "mode de vie défavorable"
ne fait pas habituellement d’exercice et fume régulièrement. Son
alimentation est composée de deux portions ou plus de viandes
transformées par semaine ainsi que d'une viande rouge. Elle ne consomme que
très peu de fruits et légumes (moins de trois fruits et légumes par semaine) et
boit trois litres de bière par jour.
Des
conclusions surprenantes
Les conclusions
des chercheurs sont sans appel. Dans tous les groupes à risque génétique, un
mode de vie sain réduit le risque de développer une démence. Ce
risque est même 32% moins élevé chez les personnes présentant un risque
génétique élevé mais ayant un mode de vie sain. Une personne fumant ou ne
mangeant pas ou très peu de fruits et légumes est, quant à elle, plus susceptible
de développer une forme de démence.
Pour le Dr
Elzbieta Kuzma de la faculté de médecine de l’Université d’Exeter et
co-auteure principale de l’étude, ces résultats sont "passionnants"
car "nouveaux". Cette étude est, en effet, la première à
analyser dans quelle mesure un mode de vie permet de compenser le risque
génétique de contracter une démence. La chercheuse a déclaré: "Nos
résultats sont excitants car ils montrent que nous pouvons agir pour
tenter de compenser notre risque génétique de démence".
Le poids de
la génétique toujours important
Malgré ces
résultats très encourageants, les individus sont encore dubitatifs selon le Dr
David Llewellyn. L’auteur principal associé s’est ainsi exprimé :
"Certaines personnes pensent qu'il est inévitable qu'elles
développent une démence en raison de leur génétique".
La Dr
Carol Routledge, directrice de recherche à "Alzheimer's Research
UK", a également déclaré : "C’est une preuve supplémentaire
que nous pouvons tous faire quelque chose pour réduire notre risque de
développer une démence, mais d'après les recherches, seulement 34% des
adultes pensent que cela est vraiment possible". La chercheuse poursuit :
"Malheureusement, comme la génétique joue toujours un rôle
important dans le risque de développer la maladie d’Alzheimer, il y aura
toujours des personnes qui s’attaqueront à un grand nombre ou à la totalité des
facteurs de risques, qui auront un mode de vie sain mais qui seront
quand même touchées par la maladie.".
Publié le 15 Juillet 2019 par Agathe
Boussard, journaliste santé
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